Dans le contexte économique actuel où la frilosité des banques empire de semaine en semaine, bon nombre d'entreprises qui croyaient maîtriser leur exploitation et la trésorerie qui en dépend se retrouvent face au mur... et réalisent enfin qu'il leur manque un maillon stratégique pour diriger en toute connaissance de cause et prendre les décisions qui s'imposent : la GESTION.
Aujourd'hui et depuis des années, tout le monde gère... souvent à trop court terme et avec les moyens du bord : avec l'aide du comptable qui n'utilise que le rétroviseur et se garde bien de tabler sur de quelconques prévisions pour anticiper l'évolution de la trésorerie (et ce n'est pas son travail!), avec le commercial qui n'a pas toujours conscience du Besoin en Fonds de Roulement supplémentaire que certaines de ses actions vont engendrer, avec le banquier dont le niveau de délégation ne cesse de diminuer au fur et à mesure que les besoins de l'entreprise augmentent...
Les deux premières étapes de la reprise en main en terme de gestion passent par :
- l'établissement du tableau de calcul du seuil de rentabilité, utilisant les charges comptables réparties en 2 catégories : les charges fixes et les charges variables d'exploitation
- la mise en place d'un tableau prévisionnel de trésorerie glissant sur 12 mois et basé sur les prévisionnels de réalisation
Le calcul du point mort ou seuil de rentabilité mettra en évidence le profil de l'exploitation ainsi que les composantes de son résultat. Trop souvent, le schéma de rentabilité met alors en évidence une structure trop lourde et mal adaptée aux nouvelles activités de l'entreprise ou une marge commerciale qui n'est pas à la hauteur de ce que le dirigeant pensait. L'expert comptable ne peut voir cela dans les comptes qu'il établit, faute de ne pouvoir identifier précisément l'ensemble des acteurs opérationnels et les charges afférentes nécessaires à la réalisation des affaires.
Le suivi du prévisionnel annuel de trésorerie permettra d'anticiper sur les périodes délicates que l'entreprise devra traverser pour poursuivre ses activités. Fort de cette vision globale, le dirigeant pourra alors décider d'une politique de financement adéquate, ceci afin d'éviter toutes les actions ponctuelles engagées au fil des besoins et qui contribueront à discréditer encore plus l'entreprise face à ses interlocuteurs, financiers ou sociaux et fiscaux le jour où le seul recours possible sera la demande d'étalement des dettes auprès de la CODECHEF.
A réfléchir sans modération... notre prochain article évoquera cette opération de gestion : le recours auprès de la Codechef. Bien menée, cette démarche peut aider l'entreprise à négocier un passage difficile dans certains contextes, afin d'éviter la mise sous sauvegarde ou le dépôt de bilan.