Une importante proportion de dirigeants de PME ont encore beaucoup de mal à imaginer la part active qu'ils devraient prendre dans l'élaboration de leurs bilans et comptes d'exploitation.
En cette période d'édition des comptes annuels pour les exercices clôturés à fin décembre, trop nombreux sont les cabinets d'expertise qui se retrouvent seuls pour leur mise en forme définitive.
La bonne gestion de l'entreprise consiste aussi à ne pas négliger l'aspect comptable des choses et à en orienter l'imputation de certains éléments : le comptable, fort des multiples règles qu'il se doit de respecter, a pour tâche essentielle de prendre en charge les obligations fiscales (et parfois sociales) de l'entreprise au travers notamment de l'établissement de la liasse fiscale. Mais ce document officiel, initialement destiné aux services fiscaux, sera aussi communiqué aux banquiers et actionnaires afin de conforter leur adhésion au bon fonctionnement de l'exploitation... et les conséquences d'un résultat même faiblement négatif pourront être désastreuses sur l'intervention ultérieure de ces acteurs extérieurs (supression de lignes de crédit, gel de certains investissements...).
Le comptable ne peut travailler sans connaitre les typicités de chaque entreprise et de chaque métier, ne serait-ce par exemple que pour adopter les bonnes règles d'amortissement des matériels acquis ou pour adapter les imputations en immobilisations ou en stocks... car les règles comptables offrent de larges possibilités, toutes censées convenir aux différents secteurs d'activité. Les incidences de leur choix peuvent, cumulées, représenter une part non négligeable du résultat.
Seul, alors, le chef d'entreprise ou son directeur administratif et financier, en cohérence avec la stratégie établie, peut apporter les informations significatives pour influer sur le choix des règles d'établissement adaptées à leur objet (démontrer une évolution plus linéaire de la structure du compte d'exploitation, peaufiner le profil du bilan...).
Ainsi, pour ce qui concerne l'établissement des comptes annuels, la touche finale devrait être mise lors d'une concertation approfondie entre les dirigeants et leur expert-comptable afin d'obtenir un document représentatif de la situation de l'exploitation mais aussi favorable à sa pérennité.