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  • Le tissu économique français

    La crise aidant, nous finirions presque par penser en termes de survie au quotidien plus que de projet de vie concernant nos entreprises... ce blog est destiné à alimenter la réflexion stratégique visant à leur pérennité : prenons de la hauteur et faisons un petit retour en arrière sur les circonstances qui ont amené nos PME à être si vulnérables...

    PALMIERS OASIS.jpgVoici l'extrait d'un rapport de réflexion établi par une commission du MEDEF en... 2002 :
    dans un environnement de plus en plus incertain, une seule certitude : seules survivront et se développeront les entreprises capables de défricher de nouveaux secteurs d'activité, de développer des créneaux porteurs par leur créativité, d'exploiter des marchés existants en y prenant une place prépondérante grâce à leur compétitivité et leur capacité à innover"


    Et selon le site EUROSTAT : à fin 2006, il y avait 2 651 500 entreprises en France, dont 2000 de plus de 500 salariés. les PME, représentant 99.9% des entreprises en nombre, emploient plus de 89 % des salariés, soit 14 268 000 personnes.

    La France compte plus de petites et moyennes entreprises que l’Allemagne ou la Grande-Bretagne, mais ce n’est pas un gage de performance économique et sociale : les PME industrielles françaises réalisent un chiffre d’affaires moyen de 22,7 % inférieur et emploient 41 % de salariés en moins.
    En fait, notre tissu de PME est composé essentiellement de microstructures de 1 à 9 salariés qui ont du mal à se développer, alors que le tissu allemand notamment est plus diversifié, fort de nombreuses PME de taille moyenne. Nos PME souffrent d’un sérieux problème de compétitivité. A l’inverse de l’Allemagne et de l’Italie, notre développement économique se concentre surtout sur les grandes entreprises, les PME étant considérées comme des acteurs secondaires. La majorité d'entre elles sont d’ailleurs sous-traitants ou fournisseurs des grandes firmes. Elles font peu de recherche et développement et n’ont pas assez de produits innovants à exporter. D’ailleurs, malgré quelques championnes, seulement 3 à 4 % d’entre elles exportent régulièrement leur production.

    2005_1030TUNISIE0212.JPGAutre handicap : elles accèdent difficilement aux marchés publics, captés dans les faits par les groupes, mieux armés pour répondre aux appels d’offres. Enfin, investisseurs et banquiers sont peu enclins à prendre des risques avec elles. Les PME souffrent aussi de problèmes propres : culture entrepreneuriale insuffisante, peu de travail en réseau à l’opposé des PME italiennes, management peu participatif, transmission difficile…

    En 2008, les défaillances d'entreprises, redressements et liquidations judiciaires, ainsi que sauvegardes, sont en hausse de 15% sur un an. Qui est touché en premier ? Les entreprises de moins de 5 salariés représentent 87% des défaillances et 59% des entreprises en défaut ont moins de 5 ans d'ancienneté (source Altarès).

    Notre vulnérabilité est historique et nos difficultés sont structurelles : dans mes articles précédents, j'évoquais la taille critique en dessous de laquelle l'exploitation n'a pas les moyens de faire face à ses obligations, la nécessité de regroupements sous diverses formes (GIE ou autre) pour justement accéder à certains marchés, l'importante d'avoir la Vision claire et nette de ses savoirs-faire, de son positionnement sur son ou ses marchés pour discerner d'autres opportunités.

    Et maintenant ? "gouverner, c'est prévoir" a dit Emile de Girardin, fondateur de plusieurs journaux. Et l'on ne peut prévoir qu'en restant clairvoyant sur la situation du moment.

    Nous évoquerons donc dans notre prochain article les stratégies gagnantes, à appliquer sans modération.