La "krisis" (selon l'étymologie grecque : décision) met fin à la "krasis" (mélange, confusion). Elle prend le sens positif du jugement, celui qui rétablit un ordre. C'est un moment décisif, qui réoriente un processus.
Cette période exceptionnelle que nous traversons nous oblige à une réflexion sans cesse remise à jour des multiples informations qui nous assaillent et que nous devons interpréter et trier sous peine de nous retrouver en pleine confusion.
Tenter de trouver le fil conducteur afin de mieux comprendre le déroulement et d'en appréhender les conséquences...
L'avenir appartient à ceux qui auront su s'adapter aux nouvelles orientations qui se dessinent. Tous les secteurs d'activités ne connaissent pas la même déroute, mais nous remarquons des constantes incontournables : pour rester compétitifs, les alliances en tous genres deviennent indispensables et ce sera sans doute la phase la plus difficile pour les dirigeants d'entreprises de petites et moyennes tailles que de se rapprocher les unes des autres, faire valoir leurs complémentarités de compétences, et se trouver ainsi renforcées pour faire face aux aléas.
Les circonstances environnantes qui exigent toujours plus de compétitivité dans tous les domaines, tant financière que qualitative et technique, finiront par lézarder la carapace d'individualisme notoire des responsables de PME, trop souvent le "nez dans le guidon" mais particulièrement mis à mal actuellement. Le processus est en route, celui qui réorientera la vie de nos entreprises... pour le meilleur ou pour le pire.
Ainsi, il est important pour chacun de considérer ses atouts et de regarder avec clairvoyance ses points faibles en rapport avec les exigences du moment. Le travail de réflexion par itérations successives oblige alors aux réajustements nécessaires : ce qui était vrai hier aura évolué demain... rien de grave si nous nous positionnons dans la bonne dynamique.
Le secteur automobile est un grand révélateur en la matière : rachats, participations croisées... Chrysler se retrouve lié à Fiat au sein d'une entité dans laquelle GM va prendre des participations et, à peine cet accord conclu, Fiat a des visées sur Opel... bouleversements dans les gammes de produits, refonte des présences commerciales géographiques, regroupements des centres de production et externalisations de certaines fonctions afin de gagner en flexibilité... derrière tout cela, des groupes de réflexion stratégique qui définissent les lignes d'actions et s'attachent à conserver la cohérence globale des décisons. Seul l'ensemble des compétences réunies et tendant vers un même but peut sauver le devenir de telles organisations et celui de nos entreprises, en particulier. Ce seront bien là ce que nous appelons les opportunités liées à la crise.
L'autre constante réside dans l'obligation toujours plus pressante d'adopter des projets à retours sur investissements sur des délais de plus en plus courts (ROI rapides), se calquant ainsi sur le rythme d'évolution actuel... sans négliger pour autant la courbe de vie des produits qui nécessite une vision ainsi que des investissements à plus long terme.
A niveaux plus modestes, il serait bon de s'attacher à en faire autant avant que d'autres ne prennent la place.