Dans la vie de l’entreprise, le développement peut passer par une politique commerciale offensive, par une politique de croissance externe ou par… une cession de l’activité afin de lui permettre d’évoluer au sein d’un périmètre plus favorable.
Comme dans toute décision importante pour la société, priorité doit être donnée à l’aspect stratégique du changement en sachant que l’aspect financier en sera d’autant plus optimisé (l’inverse n’est pas vrai dans la mesure où, lorsque le déclencheur de l’action a une origine purement de réalisation financière, il peut ne pas être opportun sur le plan stratégique et obérer ainsi les profits potentiels réalisables ou à venir).
La cession d’une entreprise se prépare, sans pour autant voir dans cette phase des manœuvres en limite de la légalité ou frauduleuses : la mise en place de tableaux de bord ou système de pilotage peut apporter la preuve concrète d’une meilleure maîtrise de l’activité, la rationalisation des process internes peut améliorer la rentabilité… tout comme la mise à propre d’un bien immobilier permettra à l’acheteur d’adopter une attitude plus favorable lors de la négociation du prix.
En amont de la transmission, il est de même capital de pouvoir évoquer une stratégie cohérente qui justifiera les positionnements choisis et crédibilisera le modèle économique de l’entreprise.
A ce jour, trop de chefs d’entreprise (dans les PME notamment) ne prennent pas la juste mesure de la valeur de leur activité et de leur score personnel dans la conduite de leurs affaires, laissant ainsi peu de perspectives à d’éventuels repreneurs. Combien de dirigeants n’ont pour métier d’origine que le métier de l’entreprise, transmise de père en fils… jusqu’à ce que le petit-fils ne reprenne pas. Ces exploitations, gérées souvent de manière peu rationnelles, finissent par perdre leur valeur, sauf cas de créneaux de marché bien spécifiques.
Dirigeants, lorsque vous ne souhaitez plus vous impliquer dans une nouvelle phase de développement de votre entreprise, ce sera réellement un acte de gestion que d’envisager la cession de votre activité afin de la laisser évoluer dans le cadre d’une autre entité. Lorsque la cession est envisagée dans le cadre de la retraite, il faut être conscient du fait que le moment venu de la décision n’est pas toujours optimal par rapport à la valorisation de l’exploitation : il est alors préférable de bien s’y préparer en amont, voire même de déterminer une période différente de transmission afin d’en améliorer les conditions financières.
Commentaires
La réluctance à céder son entreprise pour son chef, est un mal profond car l'on connait le cycle de développement d'une entreprise vers la naissance d'un groupe, passant d'une TPE à une PME, à une grande PME, à un groupe qui devient puissant, avec la succession des crises de croissance. Il me parait opportun de suggérer une meilleure compréhension de l'évolution et d'habituer petit à petit le cédant à partager ses visions de stabilité ou de croissance avec un conseil d'administration qui n'en serait pas un, mais plutôt un conseil de développement.
C'est pour cela que des comités stratégiques sont mis en place au sein de certaines structures.
Des intervenants extérieurs disposent de plus d'arguments et ont plus de recul pour mettre en évidence la situation de l'entreprise sur son parcours de développement.