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  • Talentisme et dysptropie

    Plus qu'une réunion d'économistes, Davos est aussi l'occasion de sentir les tendances des temps à venir...

    L'heure a été à l'inquiétude et le sentiment dominant a été que cela ne pouvait pas continuer ainsi.

    Ben Verwaayen, le patron d'Alcatel Lucent, a dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : "Faisons fi de toute nostalgie, nous n'allons pas revenir au monde ancien. La crise que nous vivons n'est pas un accident, c'est une transformation profonde de notre modèle économique."

    "La grande transformation", tel a d'ailleurs été le titre choisi pour ce forum économique mondial, faisant référence au livre phare de l'économiste hongrois Karl Polanyi. Cet ouvrage écrit en 1944 retrace l'étude de la logique économique de l'Occident depuis le XVème siècle. 

    Marc Halévy, chercheur en physique, spécialiste des sciences de la complexité, philosophe et prospectiviste, nous explique que nous vivons une "bifurcation économique". Depuis des siècles, et avec une périodicité d'environ 500 ans, plusieurs logiques économiques se sont succédées : à l'économie agraire du Moyen Âge a succédé l'économie marchande apparue à la Renaissance qui arrive en fin de cycle avec le déclin de l'importance des valeurs matérielles dans l'économie actuelle.

    Les entreprises aujourd'hui, y compris les PME, ne sont plus évaluées en termes de valeurs bilantielles. Au-delà de la finance, nous voyons émerger de nouvelles valeurs : savoir-faire, talents... qui induisent parts de marchés stratégiques, capacité à faire face, grandir et assurer sa pérennité en réunissant et fédérant  compétences et capacités d'innovation... qui ne sont pas chiffrés dans les bilans!

    L'entreprise de maintenant a essentiellement besoin de compétences avant d'aller solliciter les finances. Le système bancaire ne sait comment intégrer cette nouvelle donnée... il a toujours été tellement plus facile d'accorder des financements adossés à des garanties matérielles! Les Business Angels, eux, ne s'y sont pas trompé et passent l'essentiel de leur temps à évaluer savoir-faire et talents dans les projets qu'ils s'apprêtent à financer et accompagner.

    Nous entrons dans l'ère de l'économie de l'intelligence où l'entreprise aura besoin de toujours plus de compétences pour faire mieux avec moins et créer suffisamment de valeur ajoutée en interne pour compenser l'augmentation de la concurrence en suscitant particulièrement l'intérêt de ses marchés, y maintenir sa présence et assurer ainsi sa pérennité. Dans le même ordre d'idée, la capacité à innover sera aussi primordiale... et pour fédérer toutes les forces vives de l'entreprise autour de ces thèmes, il sera indispensable de définir clairement ses finalités et de leur en indiquer le sens

    Deux mots ont dominé ce forum : talentisme et dystopie. Talentisme pour faire référence au capitalisme qu'il va remplacer... les talents vont devenir la ressource rare indispensable dans la compétition farouche du monde à venir. Dystopie, qui est l'inverse de l'utopie, pour décrire un état du monde à venir de manière un peu sombre car sans progrès possible... l'objectif serait d'y échapper!

    Pour ce faire, entreprises et dirigeants vont devoir assurer à tous niveaux les conséquences de ce changement de paradigme.