BILAN. Selon le baromètre des défaillances édité régulièrement par Coface, avec 59 630 cas, leur nombre se maintient à un niveau élevé, proche du pic de 2009 (63 204 cas). Et ce, malgré une stabilisation (-0,1 %) du nombre de défaillances de mai 2012 à avril 2013. La stabilisation observée pourrait être seulement provisoire. Les entreprises sont en effet fragilisées par la récession en cours qui s’est confirmée au premier trimestre 2013. Coface attend sur l’ensemble de l’année une contraction du PIB de -0,4 %. Ce sont les PME, et notamment les plus importantes en taille, qui sont particulièrement touchées, affichant une hausse de +3,7 %, alors que le nombre de défaillances des TPE diminue de -8,7 %. Ainsi, le contexte économique tendu menace-t-il les entreprises qui avaient résisté à la crise de 2008-2009. Cet effet taille est confirmé par les évolutions des coûts financiers et sociaux associés aux défaillances. Le coût des défaillances pour les fournisseurs continue d’augmenter (+2,7 %), et atteint 4,3 Md€. Pour rappel, en 2009, le coût des défaillances était de 4,7 Md€. Il représentait alors 0,25 % du PIB contre 0,21 % en avril 2013.
Pour avoir encore récemment rencontré un dirigeant au bord de la cessation de paiement qui, il y a seulement 5 ans, se voyait proposer une offre de rachat par un fonds d'investissement à hauteur de 13M€, j'ai envie de vous dire combien il est capital de savoir détecter les premiers signes de la chute à venir : baisse de rentabilité ou hausse du chiffre d'affaires qui engendre un besoin en fonds de roulement trop souvent inversement proportionnel au montant des facilités de trésorerie que vous accorde le banquier encore à ce jour arc-bouté sur les bilans établis plus de 12 mois après l'exercice concerné. Parfois la conjonction d'événements extérieurs néfastes à la pérennité de l'activité viennent encore envenimer la situation...
Dirigeants, les circonstances actuelles ne vous permettent plus de compter sur l'histoire de votre entreprise ou sur les succès passés pour assurer votre pérennité.
L'heure est à la vigilance et votre pérennité ne dépend que de la rentabilité de vos opérations, quelle que soit la notoriété de vos clients et quelle que soit le niveau de votre prestation ou de votre image dans la profession.
Dans tous les cas, il est urgent d'adopter un système de gouvernance pluridisciplinaire qui permettra d'avoir sur votre situation actuelle un recul objectif dont la clairvoyance induite ne peut être que bénéfique.
Dirigeants, vous êtes souvent très seuls pour gérer vos entreprises, mais vous êtes aussi souvent trop individualistes pour estimer que le succès de votre entreprise peut aussi dépendre de la conjonction de compétences que vous n'acceptez pas toujours de réunir autour de vous, sauf urgence, quand il est malheureusement trop tard.