Selon une étude récente de l'IFOP, ce sont 450.000 entreprises en France qui vont devoir être transmises au cours de ces 10 prochaines années. A cette occasion, 150.000 d'entre elles pourraient déposer le bilan et entraîner avec elles la supression de 400.000 emplois.
Ces transmissions vont concerner plus de 500.000 dirigeants dont 25% n'y pensent même pas, sachant par ailleurs que la moitié d'entre eux n'ont pas d'idée précise de la valeur de leur entreprise sur le marché.
A leurs corps défendant, la majorité (67%) de ces chefs d'entreprise sont à l'origine de la création de leur entité et pas loin d'un quart d'entre eux cèderont par anticipation sous la contrainte économique ou financière.
Un certain nombre de questions doivent alors se poser et notamment celle-ci, en priorité : quand dois-je céder?
Cette phase de transmission représente toujours une étape cruciale dans la vie du dirigeant, mais devons-nous pour autant en conditionner le moment au besoin du dirigeant? n'y a-t-il pas une démarche plus adaptée qui consisterait à considérer en priorité les cycles d'activité de l'entreprise ainsi que son évolution à venir pour en déduire le moment le plus opportun de cession? Nous sommes sortis de ces périodes économiques où la croissance était importante et linéaire. Les environnements économiques de nos dernières décennies permettaient de partir du postulat actuellement totalement obsolète : "années après années mon entreprise prend de la valeur".
Aujourd'hui, le dirigeant qui veut céder se retrouve dans une position similaire aux commerçants d'il y a 10 ans : les fonds de commerce étaient de moins en moins valorisés et valorisables... aujourd'hui ils ne sont plus vendables. Un tiers minimum des entreprises à la cession ne sont pas "cessibles" du fait d'une valorisation stratégique quasi nulle. Que faire de la valeur patrimoniale de l'entreprise quand celle-ci ne produit plus de rentabilité? que faire d'une entreprise qui montre de beaux bilans des 3 dernières années si son avenir est bouché pour des raisons techniques, d'innovation...?
Ainsi, dirigeants, en dehors des opportunités patrimoniales et personnelles liées à votre situation avant d'envisager la cession, il va vous falloir étudier le stade de développement auquel se situe votre entreprise, tenter d'anticiper sur l'évolution des marchés sur lesquels vous vous situez, pour ensuite procéder à la réorganisation de la structure et des différentes activités (au besoin en cédant certaines d'entre elles) afin de redonner à l'entreprise sa capacité à faire face et à se positionner dans ses perspectives à venir.
Nous évoquerons dans le prochain article l'art de la valorisation stratégique.
Et voici le lien vers l'interpellation de politiques locaux cette année au sujet des transmissions d'entreprise, véritable talon d'Achille de l'économie locale dans certains départements (dont le Vaucluse) : http://www.vaucluse.fr/uploads/Document/19/WEB_CHEMIN_11116_1258539409.pdf
Commentaires
Oui, et aucun gouvernement n'y avait pensé jusqu'alors !