La fin d'un exercice fiscal est parfois l'occasion de faire le point... rétroviseur en main !
L'expert comptable et le commissaire aux comptes, premiers conseillers sur lesquels s'appuient les chefs d'entreprise, constatent à la fin de l'exercice fiscal une lente dégradation de certains indices significatifs (chiffre d'affaires, rentabilité, trésorerie...).
Techniquement, il semble donc naturel d'agir sur ces éléments pour tenter d'inverser la tendance; de manière « basique », les dirigeants s'acharnent parfois à augmenter les volumes des ventes à tous prix (au sens propre comme au sens figuré), sans se rendre compte qu'ils se tirent alors la dernière balle dans le pied !
L'expert comptable et le commissaire aux comptes, premiers alertés et « alertants » potentiels ont un rôle à jouer très en amont de l'appel aux procédures de sauvegarde afin d'amener les dirigeants à une réflexion plus globale qui leur permettrait de mettre en place un plan d'actions cohérent et en conformité avec, notamment, l'image et le positionnement de leurs produits ou prestations. Cela éviterait les fuites en avant lorsque la situation devient délicate.
A ce moment-là intervient l'importance capitale de l'observation et de la réflexion stratégique des dirigeants dans le parcours de leur entreprise.
Il y a trois phases délicates à savoir négocier pour assurer la pérennité de l'exploitation qui passent par :
- la maîtrise de la rentabilité et de la trésorerie
- le savoir-faire en matière de développement du chiffre d'affaires
- la conscience du besoin de synergies extérieures pour échapper aux pièges de la taille critique
Ainsi, l'ordre logique consisterait à réorganiser pour conforter la rentabilité et remonter la trésorerie, initier les actions marketing et commerciales qui développent un chiffre d'affaires « sain » puis ensuite, lorsque l'entreprise trouve ses limites sur un marché de plus en plus concurrentiel... envisager la concrétisation de partenariats afin de conforter son positionnement sur ses marchés.
Le rétroviseur alerte tard, la réflexion globale permet de discerner les devenirs possibles. Il n'y a que l'ensemble gestion/stratégie qui peut sauver l'entreprise en lui assurant la pérennité (gestion qui évalue, permet d'anticiper, mesure et met en évidence les moyens de rétablir la rentabilité; stratégie qui consiste à regarder devant en adoptant un plan d'actions concertées pour favoriser le développement).
Je pense alors aux centaines d'exploitations dont les dirigeants, au bord de la retraite, envisagent la cession prochaine : s'ils attendent trop longtemps pour mener une réelle démarche de réflexion globale, ils se retrouveront comme tous ces commerçants dont le fonds n'est plus cessible. C'est déjà le cas pour une majorité d'entre eux qui l'ignorent encore et c'est dramatique.