Voilà l'illustration la plus parfaite d'entreprises qui, pourtant importantes et susceptibles d'être dirigées avec l'aide d'équipes marketing performantes n'ont pas su s'adapter aux changements des habitudes de consommation de leurs cibles.
La réflexion stratégique ayant peut-être manqué quelque peu de "hauteur" et, faute maintenant d'avoir la capacité financière à supporter seuls la négociation d'un virage irrémédiable, leur ultime solution réside dans un rapprochement qui leur permettra de faire valoir leurs actifs et d'accélérer le changement dans une direction déjà adoptée par le partenaire visé... ce pourrait être FIAT...
Dans les dépêches :
"Selon le groupe de travail, les perspectives pour Chrysler sont plus incertaines.
Le rapport consacré au troisième constructeur américain considère qu'il possède "une structure opérationnelle fondamentalement inadéquate" et que sa "série limitée de produits adaptés font que son avenir en tant que constructeur indépendant est une véritable gageure." Son plan de sortie de crise a été jugé également "non viable tel qu'actuellement structuré".
Cependant la "task force" a estimé que Chrysler pourrait trouver un partenaire qui stimulerait le développement de ses nouveaux produits et lui permettrait de faire son entrée sur le marché des petites voitures. Dans ce cas "Chrysler a quelques perspectives d'une viabilité à long terme".
Dans le Monde ce jour : "Chrysler se retrouve aussi avec le couteau sous la gorge. Estimant que l'entreprise ne peut plus fonctionner de manière indépendante, l'administration Obama ne lui accorderait qu'une rallonge de 6 milliards de dollars et trente jours pour négocier un rapprochement avec Fiat. L'avenir de Chrysler en tant que groupe indépendant est un "vrai défi" en raison de sa structure "défavorisée" et d'une gamme de produits limitée, estime le groupe de travail mis en place par le président Barack Obama sur les difficultés des groupes automobiles.
Chrysler Corporation avait été pourtant l'un des pionniers de l'utilisation de turbines à gaz pour l'automobile au début des années 60. : après de nombreuses années consacrées au développement modèles expérimentaux, elle fut satisfaite des résultats de tests menés sur une nouvelle génération de véhicules. Notamment, un modèle Dodge Turbo Dart à turbine, munie d'une boite automatique TorqueFlite à trois rapports, qui traversa les USA de New-York à Los Angeles - 5000 kilomètres en moins de trois jours - en plein Décembre 1962 dans des conditions climatiques épouvantables, mais avec un succès total et un fonctionnement parfait d'un bout à l'autre.
Le temps est maintenant compté, l'innovation devait s'inscrire dans une stratégie orientée avant tout vers les besoins des clients.
Comme expliqué dans l'un de mes précédents articles, "PME danger" :
il y a danger de mort (dont les effets sont largement amplifiées par la crise, il est vrai) pour les entreprises dont les résultat stagnent (pire s'ils régressent, bien sûr) et si elles n'ont plus cette capacité à passer cette phase délicate du besoin d'investissments pour assumer l'évolution de leurs marchés et consolider leurs positions, la seule solution pour éviter la chute est de procéder à un rapprochement qui, selon leur état financier se fera sous forme de reprise, fusion ou absorption.
Arrivés à un certain point, toute "perfusion financière" restera vaine ou devra être d'une telle ampleur que le calcul du retour sur investissment devient rédhibitoire.
Barack OBAMA et ses équipes l'ont parfaitement compris et savent, de plus, qu'il n'y a pas de temps à perdre!
30 jours pour négocier avec FIAT ou un autre... cela tient du marathon de la négociation!
Mais chaque jour qui passe, à ce stade, coûte des millions de dollars et la nécessité d'une opération de gestion qui consisterait à déposer le bilan pour stopper ainsi l'hémorragie devient financièrement plus pressante.